A l’initiative de la Présidence française du XVIIIe Sommet de la Grande Région 2021-2022, les Exécutifs du Sommet de la Grande Région se sont réunis jeudi 20 janvier 2022, en visioconférence.
Cette réunion a tout d’abord donné l’occasion de dresser un état des lieux des enjeux, avancées et propositions à mi-mandat de la Présidence française, notamment en matière de transitions industrielle, numérique et énergétique, prévention des risques d’inondation et de sécheresse, alimentation et valorisation des circuits courts, culture, jeunesse, sports et tourisme, santé et sécurité.
M. Clément Beaune, Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, a ensuite présenté les priorités de la Présidence Française du Conseil de l’Union Européenne (PFUE), en lien avec les enjeux des territoires transfrontaliers et salué les engagements portés par la Grande Région pour faciliter la vie quotidienne.
Les Exécutifs du Sommet de la Grande Région se sont par ailleurs concentrés sur la situation sanitaire et ses conséquences pour les territoires et les habitants de la Grande Région qui restent au cœur de leurs préoccupations. Sur la base des expériences et des initiatives qui ont émergé depuis le début de la crise, ils ont validé la production d’ici la fin de la Présidence Française du Conseil de l’Union européenne d’un rapport intermédiaire sur la gestion de crises dans les régions frontalières. Il formulera de premières recommandations à destination du niveau régional, national et européen pour une gestion améliorée de crises sanitaires futures.
Enfin, le Conseil parlementaire interrégional (CPI) et le Comité économique et social de la Grande Région (CESGR) ont pu présenter aux Exécutifs du Sommet les résultats intermédiaires de leurs travaux et leurs perspectives futures.
Jean Rottner, Président de la Région Grand Est, a affirmé qu’au moment où « la Présidence française de la Grande Région arrive déjà à mi-parcours et que de très beaux projets sont engagés, notamment en matière de transition écologique, industrielle, en ce qui concerne l’hydrogène ou encore la santé, il revient [à la Grande Région] de profiter de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne pour faire passer des messages forts et démontrer que l’Europe du concret s’invente chez nous, en proximité, grâce à l’intégration transfrontalière. »
Josiane Chevalier, Préfète de la Région Grand Est, a confirmé qu’ « à l'aube de la Présidence française du Conseil de l'Union européenne, la Grande Région porte haut et fort les ambitions d'intégration et d'innovation européennes. Véritable laboratoire d'idées et de projets, elle a vocation à rapprocher nos territoires partageant une histoire commune, à nourrir et à inspirer des initiatives prises au niveau européen. La Grande Région tirera ainsi les enseignements de la crise sanitaire afin de faire des propositions concrètes à destination notamment des instances européennes et proposer des solutions opérationnelles pour améliorer à l'avenir les modalités de la gestion transfrontalière de crise. »
Chaynesse Khirouni, Présidente du Département de Meurthe-et-Moselle, a profité de son premier Sommet intermédiaire en tant que Présidente du département de Meurthe-et-Moselle pour faire entendre sa vision de la coopération internationale en matière de santé, de culture, et de mobilité. Elle a ensuite tenu à présenter le bilan du projet Interreg Aroma et la poursuite des travaux pour la mise en réseaux des producteurs et consommateurs d'une alimentation de proximité et de qualité dans la Grande Région.
Pour sa 1e participation à un Sommet de la Grande Région, Jérôme Dumont, Président du Département de la Meuse, a rappelé que « la Meuse, par son histoire, est très attachée à défendre et à promouvoir l’Union européenne et la Grande Région pour que continue à vivre l’idée d’Europe de René Cassin et de Robert Schuman. Aussi, [il] souhaite développer la citoyenneté et la mobilité européennes des jeunes meusiens. » Dans le cadre du partage des bonnes pratiques dans le domaine de la coopération sanitaire, Jérôme Dumont a partagé deux expériences du projet régional « E-Meuse Santé » porté par le Département de la Meuse avec la Région Grand Est et les Départements de Meurthe-et-Moselle et de la Haute-Marne: le suivi à distance des femmes enceintes, le suivi médical des patients atteints du Covid-19 grâce à une ceinture connectée développée par une start-up. Ces deux dispositifs pourraient être étudiées dans le cadre transfrontalier.
Patrick Weiten, Président du Département de la Moselle, a souligné qu’à mi-mandat, la Présidence française du Sommet s’appuie sur de nombreuses avancées et ce malgré un contexte complexe. Il a rappelé l’importance qu’il attache à la création d’un véritable sentiment d’identification à un bassin de vie transfrontalier, animé par les solidarités et les actions de proximité. L’approfondissement des coopérations dans le domaine du tourisme et du sport constitue un vecteur fort, notamment à destination de la jeunesse, pour y parvenir.
Corinne Cahen, Ministre à la Grande Région du Grand-Duché de Luxembourg, indique espérer que « les espaces de vie transfrontaliers auront maintenant une vraie voix auprès de l’Union européenne avec la double présidence française du Conseil de l’UE et du Sommet des Exécutifs de la Grande Région » et précise qu’ « il serait utile d’introduire dans le processus décisionnel européen un cross-border check pour qu’à l’avenir la particularité des bassins de vie transfrontaliers soit systématiquement prise en compte. Peu de régions européennes sont aussi interconnectées et interdépendantes que la nôtre. La Grande Région est idéalement placée pour sensibiliser les capitales nationales et les institutions européennes sur l’importance d’une telle approche. »
Werner Schreiner, Représentant de la Ministre-présidente de Rhénanie-Palatinat pour la coopération transfrontalière, se réjouit « malgré la crise sanitaire, de la poursuite et de l'approfondissement de l’étroite collaboration en Grande Région. Car en plus des échanges intenses autour de la pandémie, nous souhaitons faire avancer de nombreux autres sujets qui concernent les citoyens, notamment dans les régions frontalières". Il a ajouté : "la Rhénanie-Palatinat se réjouit déjà de pouvoir endosser à partir de 2023 la présidence du Sommet des Exécutifs de la Grande Région pour une durée de deux ans. Conjointement avec nos partenaires, nous souhaitons poursuivre les nombreux thèmes et projets déjà en cours. En parallèle, nous souhaitons bien entendu y apporter nos propres nuances, y définir nos priorités et faire valoir notre expertise rhénan-palatine".
Oliver Paasch, Ministre-président de la Communauté germanophone de Belgique, a souligné que « la fermeture des frontières était et reste un moyen inadéquat de la lutte contre la pandémie. De même que [la Grande Région a] réussi à maintenir ou à rétablir la mobilité transfrontalière de [ses] citoyens dans la mesure du possible grâce à des dérogations, il convient de tirer les bonnes conclusions de ce qui s'est passé à d'autres niveaux, par exemple en harmonisant les mesures de protection (comme l'application du passe sanitaire) ; en apprenant les uns des autres, afin de réussir à augmenter le taux de vaccination ; en luttant ensemble contre le phénomène de fake news fatales et de récits conspirationnistes ou encore en faisant avancer la numérisation dans la Grande Région grâce à des échanges de bonnes pratiques et à des efforts conjoints ».
Roland Theis Secrétaire d'État à la justice et Secrétaire d'État aux affaires européennes et plénipotentiaire pour les affaires européennes du Land de Sarre, a déclaré : « La Grande Région est un espace de coopération transfrontalier unique qui était et est encore confronté à des défis majeurs dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Ensemble, nous avons été capables de faire preuve de solidarité et d’approfondir davantage notre coopération. Ceci est particulièrement important dans le domaine de la santé. Cependant, les décisions prises dans les capitales ne tiennent pas toujours compte des régions frontalières et de leurs besoins spécifiques. C’est pourquoi il est important que nous partagions les leçons que nous avons tirées de la crise sanitaire avec les niveaux nationaux et européen. Les mesures prises à ces niveaux devraient être analysées et adaptées sur la base d’un cross-border check afin d’éviter des répercussions négatives sur la vie dans les régions frontalières. »
Etaient présents :
- Jean Rottner, Président de la Région Grand Est
- Josiane Chevalier, Préfète de la Région Grand Est
- Chaynesse Khirouni, Présidente du Département de Meurthe-et-Moselle
- Jérôme Dumont, Président du Département de la Meuse
- Patrick Weiten, Président du Département de la Moselle
- Corinne Cahen, Ministre à la Grande Région du Grand-Duché de Luxembourg
- Werner Schreiner, Représentant de la Ministre-présidente de Rhénanie-Palatinat pour la coopération transfrontalière
- Pierre-Yves Jeholet, Ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles
- Oliver Paasch, Ministre-président de la Communauté germanophone de Belgique
- Roland Theis, Secrétaire d'État à la justice et Secrétaire d'État aux affaires européennes et plénipotentiaire pour les affaires européennes du Land de Sarre
- Brice Fauvarque, Vice-président du Département des Ardennes
- Bruno Théret, président du CESGR
- Brigitte Torloting, présidente du CPI
- Virginie Cayre, Directrice de l’ARS Grand Est